Accident ischémique transitoire :  comment reconnaître l'urgence ? Mutuelle Mieux-Etre vous explique
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Accident ischémique transitoire : c'est quoi ?

L’accident ischémique transitoire (AIT) est une pathologie peu connue et dont les symptômes sont largement sous-estimés. C’est pourtant un signe d’alerte à ne pas négliger, car il peut annoncer [...]

L’accident ischémique transitoire (AIT) est une pathologie peu connue et dont les symptômes sont largement sous-estimés. C’est pourtant un signe d’alerte à ne pas négliger, car il peut annoncer un accident vasculaire cérébral. 

L’accident ischémique transitoire (AIT) est à prendre au sérieux : 30 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont en effet précédés, quelques heures ou quelques jours plus tôt, par un AIT. Une prise en charge dédiée et réalisée en urgence permet une réduction de 50 à 80 % du risque d’AVC après un AIT.

Caractère passager

Alors que tout le monde connaît les manifestations de l’accident vasculaire cérébral, beaucoup ignorent en revanche ce qu’est un AIT. La plupart des AVC (80 %) sont ischémiques, c’est-à-dire causés par l’obstruction d’un vaisseau. La présence d’un caillot dans l’une des artères cérébrales, qui provoque l’interruption de la circulation du sang, est le plus souvent à l’origine de l’AIT comme de l’AVC ischémique. Mais dans le premier cas, ce défaut d’irrigation, qui entraîne une perte de fonction cérébrale, est de courte durée (de quelques minutes à moins d’une heure) et ne laisse généralement pas de séquelle. « Les symptômes de l’AIT sont transitoires, mais ce sont les mêmes que ceux d’un AVC », indique Nathalie Nasr, maître de conférences, praticien hospitalier de neurologie et responsable de la clinique AIT et AVC mineurs au CHU de Toulouse.


Cette spécialiste de la neurologie vasculaire engage à consulter sans attendre toute personne ressentant, même de manière très brève, « une paralysie d’un bras ou d’une jambe, d’une partie du visage, un trouble de la parole, une instabilité, une amputation du champ de vision, une perte de la sensibilité ». La praticienne met en garde ceux qui négligeraient ces signes en raison de leur caractère passager, car l’AVC, lorsqu’il survient après un AIT, peut se déclencher dans les heures qui suivent. « Dès que l’on soupçonne un AIT, il faut donc alerter son médecin ou se rendre tout de suite aux urgences, conseille-t-elle, surtout ne pas attendre en se disant que ce n’est pas si grave puisque les symptômes sont passés. »

« Une occasion en or » de prévenir l’AVC

« La moitié du risque d’AVC à trois mois après un AIT est concentrée dans les premières quarante-huit heures, prévient-elle, d’où l’intérêt de faire le plus rapidement possible les examens nécessaires au diagnostic (évaluation neurologique par interrogatoire et examen clinique, imagerie cérébrale des artères du cou et du cerveau, prise de sang, électrocardiogramme et, selon les cas, échographie cardiaque). » Actuellement, en France, seuls deux établissements, l’hôpital Bichat, à Paris, et le CHU de Toulouse, disposent d’un service spécialement dédié à la prise en charge de l’AIT. « Le patient qui se présente à la clinique des AIT de Toulouse est immédiatement reçu.

Tout ce qui se faisait en trois jours est ici contracté en quelques heures », explique la spécialiste, qui ajoute : « Pour fluidifier la filière et éviter tout retard dans l’accès des patients à notre service, nous avons formé les infirmiers du service d’accueil et d’orientation des urgences à reconnaître un AIT. Ils réorientent ainsi le patient, sans délai, vers la clinique des AIT. » Nathalie Nasr précise que « cette prise en charge ambulatoire est adaptée au profil actuel des AVC dans les pays d’Europe occidentale, où 65 % des nouveaux accidents cérébrovasculaires ischémiques sont des AIT (30 %) ou des AVC mineurs (35 %), 
c’est-à-dire des AVC responsables d’un déficit léger (discrète asymétrie faciale ou diminution de la sensibilité d’un bras ou d’une jambe par exemple) ».


Les cliniques AIT de Paris et de Toulouse affichent d’ailleurs d’excellents résultats : « La réduction du risque d’AVC précoce après un AIT est ici de l’ordre de 50 à 80 %* », souligne le docteur Nasr, déplorant qu’il n’y ait «pas encore suffisamment de cliniques des AIT en France ».

Eviter les récidives

« Une fois le patient évalué, son risque précoce d’AVC est stoppé, poursuit-elle. Parmi les malades que nous accueillons, 70 à 75 % quittent l’hôpital avec un traitement adapté à la suite de leur évaluation et 25 à 30 % restent à l’hôpital parce qu’ils ont un risque significatif d’AVC précoce. » 


Comme pour l’AVC, le traitement de l’AIT consiste à empêcher l’agrégation des plaquettes par l’administration d’antithrombotiques. Pour certains patients, la cause de l’AIT est une sténose de la carotide. Il faudra alors la faire opérer en urgence pour éviter la récidive.
Concernant le dépistage et la mise en place rapide du traitement de l’AIT, l’enjeu est énorme : « Au-delà des économies réalisées pour la santé publique, le véritable gain, c’est le nombre d’années de vie sans handicap », rappelle le docteur Nasr. En France, ce sont 150 000 personnes qui sont touchées chaque année par un AVC, avec des conséquences parfois très lourdes. « Il y a eu une grande campagne de prévention de l’AVC, mais on parle encore trop peu de l’AIT », regrette la spécialiste, qui insiste sur la nécessité de sensibiliser le grand public, mais aussi les médecins généralistes. 

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