Mutuelle Mieux-Etre fait le point sur les thérapies complémentaires de la maladie de Parkinson
Santé -

Parkinson : les thérapies complémentaires

La maladie de Parkinson touche en France près de 192 500 personnes, dont le quotidien est gâché par des difficultés physiques qui s’accroissent avec le temps. L’orthophonie et la kinésithérapie offrent à ces patients un meilleur confort de vie. La maladie de Parkinson, appelée aussi maladie [...]

La maladie de Parkinson touche en France près de 192 500 personnes, dont le quotidien est gâché par des difficultés physiques qui s’accroissent avec le temps. L’orthophonie et la kinésithérapie offrent à ces patients un meilleur confort de vie.

La maladie de Parkinson, appelée aussi maladie du mouvement, se caractérise par la destruction des neurones qui fabriquent et libèrent de la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle du corps, à la motricité et à la coordination des muscles.
Cette pathologie, dont l’origine est encore mal connue, évolue lentement. Elle débute cinq à dix ans avant que les premiers signes apparaissent. Troubles de la parole, micrographie (écriture très petite), blocage dans les mouvements, rigidité et douleurs musculaires font partie des épreuves que traverse le patient.

Tremblements au repos et perte de mobilité

On associe souvent à tort les tremblements à la maladie de Parkinson, mais ils ne signifient pas forcément que l’on en est atteint : « Il n’est pas anormal de trembler lorsque l’on porte une tasse à sa bouche, par exemple, assure Philippe Gros, kinésithérapeute-ostéopathe à Paris. Le parkinsonien, lui, connaît des tremblements lorsqu’il est au repos – à distinguer des tremblements essentiels, qui touchent deux fois plus de personnes en France et ne correspondent pas à la maladie de Parkinson. »
Parmi les principaux symptômes, les tremblements au repos, la perte de mobilité (akinésie) et la raideur musculaire (hypertonie) doivent amener à consulter. Une grande fatigue, des douleurs, voire une dépression peuvent également être des signes annonciateurs. Aucun parkinsonien n’est semblable à un autre : les symptômes et le degré d’évolution de la maladie varient selon les patients. Néanmoins, toutes les personnes atteintes perdent progressivement leur mobilité et leur voix.
Les médicaments que l’on prescrit pour compenser le déficit en dopamine ne soignent pas la maladie, ils ne font qu’améliorer l’efficience des mouvements. A ce traitement sont associées des séances de kinésithérapie. Et lorsque des troubles à la déglutition surviennent, avec de fréquentes « fausses routes », le neurologue ou le médecin dirige le patient vers un orthophoniste.

L’orthophoniste devrait intervenir en amont

Pauline Lorrain-Debrin, orthophoniste à Metz, regrette que les personnes atteintes de parkinson lui soient adressées « seulement lorsqu’elles rencontrent des troubles de la déglutition. Il y a énormément de choses à travailler auparavant, souligne-t-elle, et notamment l’intensité de la voix, qui diminue. Souvent, ces personnes ne s’aperçoivent pas qu’elles parlent moins fort, elles disent que c’est leur conjoint qui est sourd. Sans même s’en rendre compte, elles finissent par s’isoler des conversations, n’osent même plus sortir pour aller acheter du pain, et leur vie sociale s’en trouve affectée ». L’association France Parkinson tente de sensibiliser médecins et patients à la nécessité de consulter au plus tôt un orthophoniste, car il est plus difficile pour le praticien de rattraper un retard de prise en charge.
Certains proposent une méthode spécifique : la Lee Silvermann Voice Treatment (LSVT). « Elle permet de retarder le développement des difficultés, explique Pauline Lorrain-Debrin. Pendant un mois, à raison de quatre séances hebdomadaires, nous faisons travailler le patient jusqu’à ce qu’il retrouve une intensité de voix correcte. Comme l’unique consigne est de parler fort (on utilise un sonomètre), il se concentre là-dessus, ce qui le fait respirer correctement sans même avoir à y penser. » Le chant est également un bon exercice, car il mobilise toutes les fonctions.
Les problèmes de déglutition, qui surviennent chez un tiers des patients à mesure que la maladie progresse, peuvent être dus, eux aussi, au ralentissement général des mouvements. La faiblesse et la mauvaise coordination musculaires rendent ardues la mastication et l’ingestion des aliments. Il arrive que la langue, les muscles des joues et de la gorge, les anneaux du larynx bougent moins vite. La nourriture a alors du mal à descendre. Le manque de salive, causé par la prise de médicaments, peut contribuer à ces difficultés d’ingestion. Les aliments partent vers les poumons et sont parfois à l’origine d’infections, de pneumopathies... La séance d’orthophonie améliore significativement ces troubles. « C’est aussi l’occasion d’expliquer la maladie, de proposer des adaptations, aussi bien pour la texture des aliments à privilégier que pour les postures à adopter », ajoute Pauline Lorrain-Debrin.

La kinésithérapie pour préserver au maximum les capacités motrices

La plupart des parkinsoniens ont du mal à initier les mouvements, en particulier ceux qui demandent une certaine précision ainsi que les gestes semi-automatiques comme la marche ou l’écriture : c’est ce que l’on appelle l’akinésie. Le travail du kiné consiste à faire effectuer des étirements et des exercices musculaires de coordination. En luttant contre la rigidité musculaire, la kinésithérapie permet de soulager les douleurs, car cette raideur rend les patients hyperalgiques. Philippe Gros, kinésithérapeute-ostéopathe, insiste sur la nécessité absolue pour les malades de rester actifs afin « d’éviter une dégradation de la qualité de vie, car c’est une maladie évolutive. Il faut garder la plus grande autonomie pour toute activité de la vie journalière, en priorité une autonomie à la marche, poursuit-il. La non-utilisation d’une fonction physiologique est plus grave que son vieillissement. La kiné préservera les capacités du patient et constituera un frein à l’altération de l’état général ».

Diminuer le stress

Le stress, un facteur aggravant, amplifie les symptômes (tremblements, raideur des muscles…). Bien qu’elles n’aient pas d’effet sur l’évolution de la maladie, des séances de méditation, de yoga ou de balnéothérapie peuvent apporter une relative détente au patient et le soulager au moins momentanément. Tout ce qui fait du bien au moral est bon pour le parkinsonien. Lorsque la détresse psychologique vient s’ajouter aux souffrances physiques, une psychothérapie est souvent recommandée.

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