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Intestin irritable : des solutions existent

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) concernerait environ 3 millions de personnes en France. Mal prise en charge, cette maladie parfois très handicapante peut conduire à l’isolement, voire à la dépression [...]

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) concernerait environ 3 millions de personnes en France. Mal prise en charge, cette maladie parfois très handicapante peut conduire à l’isolement, voire à la dépression. Heureusement, en combinant médicaments et traitements alternatifs, les médecins parviennent aujourd’hui à soulager de nombreux patients.

Identifier la maladie

Douleurs abdominales, ballonnements, troubles du transit avec diarrhée ou constipation : tel est le vécu quasi quotidien des personnes atteintes par le syndrome de l’intestin irritable (SII). Longtemps mystérieuse et peu prise au sérieux, cette maladie dont on ne guérit pas, également appelée colopathie fonctionnelle, est désormais mieux connue et mieux prise en charge. « Selon des données de 2015, le SII concernerait environ 5 % de la population française, précise le professeur Jean-Marc Sabaté, gastroentérologue à l’hôpital Avicenne (Seine-Saint-Denis) et coprésident du comité scientifique de l’Association des patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable (Apsii). La majorité de ces malades sont des femmes, plutôt âgées de moins de 50 ans. »

Parfois, les symptômes peuvent aussi être associés à une impression de digestion lente ou de pesanteur après les repas. « Le manque de spécificité de toutes ces manifestations rend la pathologie difficile à diagnostiquer », souligne le professeur. C’est surtout la fréquence et l’ancienneté des symptômes, et donc l’interrogatoire du patient, qui mettent le médecin sur la bonne voie. Des examens sont ensuite pratiqués pour écarter les risques d’autres maladies, comme la maladie cœliaque ou celle de Crohn. 

Ensuite, grâce à une échelle spécifique (dite de Bristol), le praticien identifie le sous-type de SII dont souffre le malade en fonction de la consistance de ses selles (il existe sept sous-types). A l’origine de la maladie, plusieurs mécanismes que l’on ne retrouve pas forcément chez tous les patients : un microbiote ou une alimentation déséquilibrée, des anomalies de contrôle de la douleur, des troubles de la contraction ou de la perméabilité du tube digestif…

Dans 20 % des cas environ, la colopathie est déclenchée par un événement aigu : cela peut être une gastro-entérite, une intervention chirurgicale sur le tube digestif ou le côlon, ou encore un gros stress, une anxiété intense. Une fois la maladie identifiée, plusieurs pistes thérapeutiques peuvent être explorées. « Il existe différentes approches, notamment en fonction de la sévérité des cas, ajoute le professeur Sabaté.

En première intention, on prescrit des antispasmodiques et des modificateurs du transit (laxatifs ou antidiarrhéiques, NDLR). S’il n’y a pas d’amélioration, le médecin peut prescrire des antidépresseurs pour leurs vertus sur la douleur ou encore de l’hypnose, une méthode qui fonctionne chez certains malades. » Parmi les approches non médicamenteuses, on peut également citer l’ostéopathie, une stratégie encore en cours de discussion, ou les probiotiques, dont certains ont fait leurs preuves dans le cadre d’études cliniques. Des régimes d’éviction peuvent aussi être mis en place, mais encore faut-il parvenir à identifier l’aliment qui pose problème. « En éliminant le lactose, le gluten ou les Fodmap (des hydrates de carbone présents dans l’alimentation et qui favorisent les fermentations, NDLR), certains patients se sentent mieux, mais c’est loin d’être le cas pour tous. Il n’y a pas de solution miracle. L’idée est de tester plusieurs traitements jusqu’à l’amélioration. » 

Manque d’écoute et de considération

Pour les patients, la route peut donc être longue. Nombreux sont ceux qui, déçus dès le premier échec thérapeutique, abandonnent et ne vont plus consulter. Selon sa sévérité, le SII peut pourtant être particulièrement handicapant, que ce soit au niveau social, familial ou professionnel. Des études américaines ont montré que l’altération de la qualité de vie pouvait être aussi importante que dans des pathologies comme la maladie de Crohn ou le diabète insulinodépendant. Un impact si important qu’il peut parfois conduire à la dépression, voire au suicide, d’autant que les malades sont encore parfois confrontés à l’incrédulité de leurs proches et au manque de reconnaissance du corps médical. « Les patients ne doivent pas se décourager, mais aller consulter un gastroentérologue, insiste le professeur. Si l’on est obligé de tester plusieurs pistes thérapeutiques et que cela peut être long, on parvient tout de même à améliorer la grande majorité des cas. »

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